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19 juin 2017

L'amour Polaroïd

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L'AMOUR POLAROÏD
"Un mot dit par hasard pouvait avoir d'étranges conséquences, s'il devenait soudain vivant." Orpingalik
SMS reçu le 27 décembre 2015 à 04h56:
-Pour le lieu j'admets n'avoir aucune solution dans l'immédiat. Désolé pour la réponse tardive, mais je commence à me remettre. Il ne me reste que la matinée, à priori, peut-être une partie de l'après-midi... Sinon une prochaine fois : rien n'est perdu, tant que nous en avons envie ! Bien des baisers dispersés.
SMS envoyé à 05h06:
-En effet l'envie n'est jamais vraiment perdue tant que nous soufflons dessus. Le lieu est souvent relié à l'état. Il suffirait de savoir lequel. Le désir est une vaste contrée, pour l'instant seul le hasard nous a...
J'ai poursuivi cet instantané amoureux à travers les vastes mots.
Tant d'esprit et de baisers que mon réel griffe et tente d'effacer. Comment parviendrai-je à profiter de notre Absence quand l'A de l'Amour demeure Ailleurs ?
"Sonder la glace de sa propre existence." Henry David Thoreau.
Le hasard, des mots perles, des rubans de baisers. Une image un peu floue, comme si l'amour ne tenait pas en place. Comme s'il glissait à la surface. Comme s'il devait disparaître aussitôt découvert. Ses couleurs si vives s'épuisent. Son vernis fragile s'écaille.
J'ai entendu par voix intraveineuse le contretemps de notre absence. Un son. Du vide. Des sentiments sans portée. Un murmure et puis une plainte qui se penche au-dessus du berceau d'un amour éternellement endormi, qui jamais ne survit au réel.
Amour Polaroïd.
Je n'ose lui demander combien de jours séparent nos baisers. Je meurs d'envie. Allongée à l'origine de ses mots, j'avais écouté le clapotis de ses mondes tantôt rêvés tantôt vécus, qui parvenaient jusqu'à moi. Une source. Des désirs qui remontent. Des brassées de baisers. Et puis ce cœur qui ne s'arrête jamais, qui déverse dans ma tête un torrent d'images. Une berge déserte, isolée. L'image inerte de l'Amour.
Les yeux secs. Le cou raide. La bouche crispée. Des cris qu'il n'entend pas. Je refuse de me lever, de suivre le courant de la raison. J'égrène des points de suspension. Où que tu sois j'aimerais qu'ils orientent tes pas vers moi. Je toucherais à nouveau ta peau, aspirerais ton ivresse de moi. J'éclabousserais toutes les images passées, donnerais peut être à l'amour son enseigne dorée.
SMS illimités. 27 décembre 2016. Aucune réponse. 
Un écho sensuel ricoche dans ma mémoire.
Je travaillais avec le hasard, l'instantané et c'est tout naturellement que je suis partie à la recherche de traces qui s'effacent...
Amour Polaroïd.
Je remontais à contre-courant le grand fleuve qui s'oublie dans l'océan. Comme ces deux explorateurs d'antan partis à la recherche de la source cachée dans le désert.
Être présent à l'instant même où jaillit le filet d'eau.
Exaltation.
Est-ce au moment où l'on renonce à tout, que tout nous est offert ?
Au moment où l'on ne réclame plus rien que tout nous est donné ?
Accumulation. Profusion.
Tout.
L'intensité même de la présence.
Ces deux explorateurs ont trouvé la source tant convoitée, mais n'ont su profiter de l'intensité de la présence.
Discorde. Querelle. Sans victoire, leur destin rempli de démêlés a perdu sa glorieuse trajectoire.
Traversée par toutes les expériences, je découvre des images comme des caresses qui consolent et démêlent les malentendus des mots.
Deux étrangers se tenaient à proximité.
À l'endroit précis où l'on parle le même langage.
Amour Polaroïd.
Le charme distillé à l'alcool et la pleine nuit ont permis les effusions.
Un élan malgré soi orientait nos mains, emmenait nos esprits vers des contrées organiques où le plaisir mélodieux ravivait nos corps contraints.
Pupilles que dilatent les mots tactiles.
Il m'a donné à dire ce que je désirais entendre.
Embrasse ma belle âme, ma peau d'âme, cette enveloppe affranchie de toute entrave.
Dénoue les liens de mes organes.
L'étrave de nos effleurements, le reflet de nos baisers ondulent encore sur la mer suave de l'après.
« Le matin, c’est quand je suis éveillé et qu’en moi il est une aube. » H.D.Thoreau

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